Le mélodrame est un genre hybride : après avoir connu une période de gloire au XVIIIe siècle, il tombera en désuétude. Puis les compositeurs s’emploieront davantage à notifier la synchronisation texte/musique. Un procédé repris librement par Vincent Figuri lorsqu’il module sa voix au gré des atmosphères. L’exercice confine à la virtuosité dans la célèbre Lenore de Bürger et ses nombreux personnages. Mais le comédien évite l’écueil de la parodie et mise sur l’intelligibilité des paroles qu’il a lui-même traduites.
Vincent Figuri est peut-être ce qu’il nous a été donné d’entendre de meilleur dans ce répertoire toutes langues confondues. Il raconte mais dans une symbiose telle avec son pianiste et la partition qu’il semble parfois chanter : rythme scansion, timbre sont d’une impressionnante justesse, s’ajoutant à l’autorité et à la projection qui nous changent des récitants intimistes. Les Schumann sont emmenés avec force, les Liszt posés avec pénétration et l’interprétation du Schubert s’avère idéalement contemplative.
Concertclassic.com, février 2022, Alain Cochard :
En première française, Calliopée vient enregistrer cinq des six mélodrames de Sibelius, rassemblés un en album intitulé « Sagas ».(1) Les Nuits de la jalousie, La Trace de ski solitaire, Le Portrait de la comtesse, la Nymphe des bois, Ô, si tu voyais : à eux seuls les titres donnent le ton d’ouvrages imprégnés de sentiments brûlants, de mystère, d’un rapport très étroit avec la nature aussi, que Vincent Figuri exprime avec un tact parfait, une totale symbiose avec une partie instrumentale foisonnante de couleurs et profondément suggestive
Complété par une transcription passionnante du poème symphonique En Saga, le programme proposé par l’Ensemble Calliopée, à la Salle Gaveau, balaie largement l’éventail expressif d’un compositeur essentiel. Sous l’impulsion dynamique de sa directrice artistique et altiste Karine Lethiec, l’ensemble atteint une splendide maturité qui enveloppe chaleureusement les accents théâtraux de Vincent Figuri, qu’on qualifierait volontiers de comédien chantant.
La Terrasse, février 2022, Jean-Guillaume Lebrun :
Le récent disque Sagas de l’Ensemble Calliopée est précieux en ce qu’il fait découvrir un Sibelius intime, où la musique accompagne et s’entremêle aux lectures du compositeur. Ces mélodrames, où la voix du narrateur — ici, le remarquable Vincent Figuri — vient se poser non pas sur la musique mais en son cœur même, comme un instrument parmi les autres, évoquent les mondes des sagas nordiques et à travers elles la nature.
Diapason, février 2021, François Laurent :
Que de surprises dans le portrait d’Alfred Bruneau imaginé par Vincent Figuri, qui assure la récitation très inspirée de La Nuit de mai. Ce mélodrame, égrené par une harpe parfois rejointe par un quatuor à cordes, se détache de miniatures chambristes au caractère très lyrique…
Politique magazine, février 2021, Damien Top :
En complément de programme figure une surprise bienvenue : La Forêt, adaptation musicale de Jacques Ibert. Cet inédit splendide bénéficie d’une exquise interprétation de la part du récitant et de la pianiste.
Utmisol, janvier 2021, Jean Jordy :
Audiophile magazine, juin 2020, Joël Chevassus :
C’est un pur shoot de poésie que nous propose Vincent Figuri, et on boit les paroles, chaque mot, jusqu’à l’ivresse. Il est dommage que parfois la voix soit trop mise en avant par rapport aux instruments, ce qui peut amener par ailleurs quelques duretés sur les forte. C’est sans doute le prix à payer pour instaurer une telle sensation de présence et assurer une totale intelligibilité des paroles. Le chant et l’instrument sont en effet là pour servir le texte. Et ces mots prennent ici une toute autre dimension, et puis quelle voix !
Crescendo magazine, juin 2020, Jean Lacroix :
La partition qui donne son titre à cet album est La Nuit de mai. C’est le célèbre poème de Musset qui commence par « Poète, prends ton luth et me donne un baiser ». La harpe et le quatuor sont les comparses discrets de ce superbe échange entre la muse et le poète ; il est récité — diction exemplaire — par Vincent Figuri dont les vibrations sensibles lui confèrent un cachet noble et douloureux. Il est accompagné par le Quatuor Varèse, aux couleurs bien dosées dans ce paysage nocturne.
Olyrix, juin 2020 Véronique Boudier :
Après avoir exhumé ce manuscrit inédit de la Bibliothèque Nationale de France, Vincent Figuri a révisé, équilibré le discours poétique avec la musique et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, il en assure la partie récitante. Le ton et le style sont adéquats : compréhension, articulation, investissement.
Wanderer, juin 2020, Laurent Bury :
C’est l’occasion de saluer le travail effectué par Vincent Figuri qui, non content de déclamer le texte, a également effectué les recherches nécessaires et conçu tout le programme de ce disque. C’est lui qui avait assuré la création de cette œuvre en 2005 sur France Musique. Récitant, tour à tour Muse et Poète, il a le bon goût de ne pas chercher à « naturaliser » le texte poétique, mais parvient à le théâtraliser autant qu’il est possible sans cesser d’en respecter l’artificialité.
Musikzen, mai 2020, François Lafon :
Portés par le pianiste Jeff Cohen et par un groupe d’excellents instrumentistes parmi lesquels les Quatuors Varèse (cordes) et Anches Hantées (bois), Vincent Figuri et le ténor Cyrille Dubois trouvent – l’un parlant, l’autre chantant – le ton et le style adéquats, ce dernier toujours remarquable de naturel pour évoquer le temps retrouvé.
Classica, février 2013, Stéphane Friédérich :
À l’instar du mémorable Gérard Philipe dans Pierre et le Loup, Vincent Figuri est saisissant de présence. Il ne « dit » pas. Il « joue ». Que demander de plus ?
BBC Music magazine, décembre 2012, Daniel Jaffé :
It’s marvellous to hear the text juxtaposed with the music – it really brings out the details portrayed in Prokofiev’s music!
Daniel Jaffé
Musicologie.org, décembre 2012, Jean-Marc Warszawski :
Vincent Figuri, vrai récitant d’orchestre, a eu la chance de pouvoir utiliser l’excellent matériel musical pour revoir la traduction et la conception. Il adopte la déclamation scénique, théâtrale, (contre le récit radiophonique), et entrelace le texte, avec bonheur, à la musique (contre la narration exclusivement entre les mouvements).
Jean-Marc Warszawski
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